25 janvier 2008

Le marketing sonore et le design musical font des victimes…

Par Alain Goudey

J’ai reçu hier un email étonnant, mais intéressant d’une personne qui vit mal le travail autour de l’identité musical de certaines marques. Cette personne m’a demandée de rester anonyme et par souci de respect, je ne citerai pas les marques dont il s’agit. Néanmoins, pour ces deux marques, nous y sommes confrontés très régulièrement, pour ne pas dire tous les jours…

Je cite donc mon interlocuteur : « bonjour monsieur, peut être m’apportez vous une solution. je voudrais aussi vous prévenir des nuisances perverses de ce type de marketing. […]
il [le stimulus musical] a été si gênant (persistance sensoreille, j’ai le syndrome d’asperger), que après avoir tenté de ne pas y porter éxagéremment attention un premier temps j’ai accumulé les stimulus, et que j’ai été perturbé pendant des mois (problèmes de sommeil et de concentration), […]. que c’était bien avant le marketing sonore!

le marketing sonore fait des victimes aussi, ce sont des handicapés qui resteronts silencieux mais couteronts alors plus cher à la société, perdreont de l’autonomie, et cela bien sur sans qu’ils fassent des démarches d’envergure pour faire changer les choses, faut pouvoir: pour moi cela a signifié vivre beaucoup plus isolé, ne plus voyager. […] il y avait en effet 3 stade pour le jingle :
le jingle « tout bête » (3 notes simplement)
le jingle « travaillé, artistique » apparu dans les années 1993 je crois
le jingle « typique neuro marketing », en 2005, qui apporte cette nouveauté de perturber le « centre » du cerveau.
avant 2004 on trouvait le jingle gênant simplement par ce que c’était bruyant: c’était neutre, même avec la vesrion artistique.
[…] il y a bien un problème avec le nouveau qui concerne bien les gens « normaux » car il se produit un clivage: une minorité de gens n’entendent pas consciemment (ils sont anesthésié par la manipulation) et ne sont pas gêné, d’autre se sentent agressés, pas au point de faire des démarches ni d’écrire un courrier, il y a tant de chose à faire…[…]

étant donné mon handicap sensoriel (sydrome d’asperger), je suis hypersensible à ce style d’agression, qui m’ a rendu la vie sociale trop insupportable… la différence (selon le psychiatre) est que si je suis stimulé, j’ai conscience à la fois du cerveau primaire et du préfrontal, l’incohérence des deux engendre un conflit qui peut aller jusqu’à une sorte de tétanie, ce qui m’empêche de marcher en utilisant les réflexes normaux (il me faut alors réfléchir à chaque pas), de décider, de cordonner des mouvement.

[…] Du moment qu’il y a manipulation coercitive (même si c’est inconscient c’est coercitif quelque part) il y a contrainte de fond et cela ne sera pas supporté indéfiniment. je suis simplement plus sensible à ce qui finira par gêner les gens « normaux » dans quelques années. Je pense que cela va un jour faire un ras le bol qui va déclancher une contre réaction… si les gens se « sentent apaisé » artificiellement et qu’il ne le sont pas en réalité, cela engendre un conflit interne, un déséquilibre. le marketing sensoriel à mon avis rend fou à long terme.

je ne sais pas quel est votre champs d’action dans tout cela, conseillez vous, concevez vous, ou informez vous simplement? merci pour votre travail d’information en tout cas. j’essaie actuellement de comprendre comment ce jingle […], et quelques autres agissent… pour pouvoir peut être un jour les désamorcer mentalement et aller de nouveau dans la société sans être en état de stress intense.

j’espère que tout ceci remontera. il ne me semble pas que les autres aspergers soit très gênés, ils ont vérouillé leur cerveaux sur des « obsessions » selon le processus classique de défense autistique. peut être descendre plus profond dans l’autisme sert à moins souffrir. mais il est dur d’avoir été social (fruit de 8 ans de centre de réadaptation) et de se renfermer. les techniques de marketing pourtant semblent imposer cette stratégie de repliement en dernier recours…

il y a encore une solution, c’est de me ballader avec un casque pourvu d’un générateur de bruit pour devenir totalement sourd… mais il y a besoin, quand on voyage de communiquer, d’écouter, et vous imaginez les conditions… et le marketing sonore envahi peu à peu les rues. il n’est pourtant pas nouveau de sonoriser, mais il y a un quelque chose qui a changé dans la structure sonore des jingle qui titille trop bien le cerveau primaire. »

En tant que spécialiste de ce secteur, il est évident et avéré que la musique impacte effectivement le traitement d’information de l’individu (voir article précédent). Néanmoins, il est très difficile de se prononcer en l’état sur le témoignage qui est arrivé dans ma boîte email. Je trouvais cependant intéressant, voire utile, puisqu’on me le demandait, de faire remonter cette information qui pourra peut être intéresser les spécialistes en neuro-sciences et en sciences cognitives.

Si vous souhaitez réagir, ou si vous connaissez des symptômes similaires, n’hésitez pas à laisser des commentaires…